Une nouvelle amie

Le retour de l’énigmatique François Ozon. Après un retour en force autour de deux films troubles (DANS LA MAISON et JEUNE ET JOLIE), le cinéaste français confirme sa bonne forme et son envie de créer le trouble à travers un nouveau polar hitchcockien d’un genre un peu particulier.

Depuis 3 films (incluant celui-ci), Ozon semble jouer avec l’image d’une bonne société que l’on croit immobile. A travers ses personnages, ce sont autant de miroirs déformants qui viennent briser l’image tranquille des banlieues, de la jeunesse ou du couple. Et UNE NOUVELLE AMIE n’y déroge pas ; après le décès de son épouse, un homme revient à ses premières pulsions qui le travestisse en femme. La meilleure amie de la défunte doit alors composer entre l’aider et le confronter… Ozon déconstruit gentiment l’image modèle du couple, n’hésitant à proposer à une génération d’acteurs (Duris, Demoustier, Personnaz) une situation pas si ubuesque que cela.

Le film tourne autour d’une question d’identité qui n’a pas peur d’aller plus loin que l’actualité, et emprunte également plusieurs visages. Celui d’une comédie au premier abord, légèreté salutaire dans une première partie qui installe l’histoire. Puis la dérive, lente mais prévisible, vers un mélange dramatique qui rejoindra le monde réel. Il y a sans doute une multitude de détails qui se rassemblent autour de cette amitié étrange, de cette évolution dans les rapports entre individus, et si ce n’est la toile de fond un peu étrange (pour l’initié vraiment, voir des routes canadiennes avec des bureaux parisiens…), François Ozon réussit une nouvelle fois à proposer sa réalité, ancrée sur des réflexes sociaux un peu trop posés, face à des êtres libres n’exprimant que leurs vrais désirs. La confrontation reste souvent brutale.

3.5 / 5
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