Money Monster, exercice réussi autour d'une crise médiatique

Cannes 2016 / Sélection Officielle

Voir Jodie Foster en Sélection Officielle à Cannes, ça n’est pas une surprise (LE COMPLEXE DU CASTOR y avait été également présenté). Et pourtant l’annonce de MONEY MONSTER n’a pas fait un grand effet sur la Croisette. Casting populaire, sujet a priori pas révolutionnaire, première bande annonce sans grande saveur.. Ce thriller surfant sur des thématiques sociales (manipulation des médias, pouvoir et économie..) ne partait pas avec les meilleures augures, nous donnant l’impression d’avoir ici le « petit » film de la Sélection, celui qui nous repose entre deux films de 3 heures d’une complexité hors normes.

Et cette impression tombe assez rapidement devant le résultat, très convenu certes mais loin d’être désagréable. George Clooney et Julia Roberts incarnent le présentateur et la productrice d’une émission de télévision sur la Bourse, pris en otages par un jeune livreur déçu des manipulations boursières des grandes entreprises (le toujours très convaincant Jack O’Connell). S’ensuit une suite d’échanges autour de la situation, forcément critique, et le travail autour des raisons qui ont amenés le preneur d’otages à commettre son forfait, et une société à manipuler ses actionnaires. Un jeu sur plusieurs tableaux où Jodie Foster, qui s’essaie ici au « film de studio » à gros budgets, parvient à rendre cela très lisible en y imprimant un rythme continu.

Tout en surfant sur des thématiques modernes, MONEY MONSTER ne parvient toutefois pas à grandement étonner. De cette lecture plaisante, on pense surtout au plus simple mais plus efficace UN JOUR DE CHANCE d’Alex de la Iglesia, où un homme accidenté entraînait une folie médiatique, ou PHONE BOOTH pour un discours plus paranoïaque et emporté sur ces sujets. Loin d’être déplaisant, MONEY MONSTER se regarde comme une bonne fiction qui s’oubliera aussi vite.

3.5 / 5