Mommy

Xavier Dolan, 25 ans, présente son cinquième film au dernier festival de Cannes et reçoit le Prix du Jury. Vous avez sans doute vu ou entendu parler de son discours qui m’a donné les larmes aux yeux. J’avais adoré son premier film J’ai tué ma mère et beaucoup aimé les deux suivants (Les Amours imaginaires puis Laurence Anyways) et avait été déçu par son quatrième, Tom à la ferme. Bref, j’attendais énormément de Mommy. En sortant du cinéma je suis plutôt déçue, mais au fil des jours, le film résonne en moi et me surprend.

Mommy c’est Die, une veuve surprenante, maman de Steve, un ado hyperactif. Elle hérite de sa garde après qu’il a mis le feu à son dernier centre. Entre difficultés financières et retrouvailles en dents de scie, ils font la connaissance de Kyla, une voisine énigmatique qui sera leur équilibre, un certain temps.

On étouffe en regardant le film, notamment à cause de son cadre carré peu habituel. Mais le réalisateur utilise parfaitement cette contrainte notamment pour donner de temps en temps un peu de souffle aux spectateurs et aux personnages. Sa mise en scène est presque trop parfaite et personnellement m’a empêché un certain lâcher-prise qui m’aurait permis plus d’émotion.

L’atout du film ce sont assurément ses personnages et les comédiens qui les campent. Les deux femmes vaillantes tout en fêlures restent longtemps après la vision du film. Antoine-Olivier Pilon, l’acteur qui joue le rôle de Steve, est à suivre : sa performance ici est ahurissante.

Malgré quelques scènes un peu trop nébuleuses, clipesques et poétiques pour moi et pour sa durée (presque 2h20), le film regorge de moments fascinants et suspendus. Qui aurait cru qu’une chanson de Céline Dion m’aurait mis la larme à l’œil et donné de l’espoir ?

Xavier Dolan est indéniablement un cinéaste de génie, un excellent directeur d’acteur et un créateur de personnages incroyables. Il manque ici la spontanéité de ses premiers films, mais heureusement elle n’a pas disparu. Car malgré une petite déception, le métrage fait partie des plus beaux drames vus cette année.

3.5 / 5
À lire aussi ⬇️

Devenez contributeurs/rices. 👊

Rejoignez un magazine libre et respecté. Depuis 2004, Onlike recense pas moins de 46 contributeurs indépendants dans ses colonnes,

en savoir plus
NEXT ⬇️ show must go on