Cannes 2017 - Godard face à lui-même dans une farce ratée

Cannes 2017 – Film présenté en Compétition Officielle.

Michel Hazanavicius revient à Cannes après l’échec de son dernier film, pour soumettre à l’approbation générale son prochain, fausse comédie sur les amours de Jean-Luc Godard et Anne Wiazemsky. Reconstitution historique, couple mythique du cinéma, matériel littéraire à transformer… Le pape du vintage, qui avait su proposer des oeuvres cultes avec sa CLASSE AMERICAINE ou ses OSS 117, semble ne plus vraiment trouver la flamme qui habite ses explorations historiques et cinématographiques.

Dans LE REDOUTABLE, Jean-Luc et Anne s’aiment depuis leur premier film ensemble. Le couple bascule dans un quotidien amoureux, puis les difficultés d’une année 1967 qui les embarquent dans un maelström social et culturel. S’ils n’en ressortent pas forcément entiers, ils tentent de trouver un second souffle face à la personnalité écrasante du (encore) jeune réalisateur de la Nouvelle Vague. Le film lui-même tente de proposer une suite de scènes jouant sur la grammaire cinématographique sans réellement y donner du rythme et de la saveur.

Comme d’habitude Hazanavicius excelle à recréer un univers passé, entre références et fidélité. Les années 60 sont jolies à l’écran, la réalisation joue des codes d’alors. Si la jeune Stacey Martin excelle en jeune actrice interrogative, c’est bel et bien Louis Garrel qui occupe tout l’espace, parfait et appliqué en cinéaste retors. En dehors de cela, LE REDOUTABLE enchaîne les séquences sans réellement s’imposer, propose sans convaincre dans un récit à chapitres qui s’essouffle rapidement.

2 / 5