Le cinéma français a toujours su s’emparer des faits divers pour en tirer des essais cinématographiques plus ou moins inspirés. L’AFFAIRE SK1 retrace la traque du tueur de l’est parisien, Guy Georges, dans les années 90′, dans un contexte social tendu. Parvenant à retranscrire l’entière histoire des premiers meurtres jusqu’au procès, Frédéric Tellier livre sans doute ce qui est l’une des premières belles surprises de 2015.
Suivant les pas d’un jeune flic débarquant au 36 quai des Orfèvres en 1991, L’AFFAIRE SK1 (pour Seriak Killer n°1) nous fait découvrir la réalité des services de police d’alors, confrontés à une série de meurtres similaires qui les mèneront sur la trace de Guy Georges. Fascinante reconstitution des faits et de l’époque, le film offre un vrai visage de cette décennie, entre modernisation des moyens de police et tensions sociales (y compris lors de l’attentat de Saint Michel en 1995), dans cette traque pas toujours couronnée de succès.
N’excluant pas les aléas d’une bureaucratie pas toujours efficace, ou les enjeux politiques et judiciaires autour du tueur en série, L’AFFAIRE SK1 s’offre un casting classieux (Personnaz, Baye, Gourmet, Vuillermoz) pour un polar à l’ancienne qui vous mettra sous pression. Une idée de film policier sans mise en scène tape à l’oeil, sans surenchère d’effets qui fonctionne à plein. Et ça faisait longtemps qu’on n’avait pas (re)vu ça.
4 / 5