La rage au ventre

SOUTHPAW est un film de boxe sur fond de drame familial. En cela, rien d’original : ROCKY nous a habitué à ce double regard du sportif brisé, entre défi sportif et préservation de ses proches. Si LA RAGE AU VENTRE (titre français pour une fois loin d’être déshonorant) vaut surtout pour la performance de Jake Gyllenhaal, le tout dans un film formaté mais passionnant.

Boxeur invaincu, Billy Hope est un blanc new-yorkais au succès tout américain ; orphelin devenu star. Tout bascule le jour où sa femme est assassinée, le laissant seul avec leur fils et une carrière qui bascule après une défaite cinglante. C’est en touchant le fond que Billy parviendra à remonter, et le schéma du scénario laisse peu de doutes sur les évènements qui suivent. Classique certes, entre gloire, défaite puis retour au plus haut niveau (en attendant le dernier match où tout se joue), l’histoire de Billy est celle d’un individu qui lutte surtout contre lui-même, et tente de retrouver ses marques après la perte de celle qui le faisait avancer.

Si Antoine Fuqua derrière la caméra s’essaie au drame humain, c’est sa science de l’action qui permet ici d’ajouter une surcouche sur des combats de boxe très réalistes, mais qui ne sont que des intermédiaires dans une histoire essentiellement humaine. Kurt Sutter, passé par THE SHIELD et SONS OF ANARCHY, signe un scénario où l’individu confronté à ses démons tente de conserver sa place dans une société oppresante, où le plus important reste le noyau dur : la famille. Au milieu, Jake Gyllenhaal royal, s’investit à 100%, aussi à l’aise dans ses intentions que sa présence physique.

3.5 / 5
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