La Merditude des Choses

La Merditude des Choses, ou la vie d’un garçon de 13 ans en plein pays de Flandres, et sa découverte de la vie aux côtés de son père et ses trois frères entre l’alcool, la drague, les virées et le grand n’importe quoi de la famille Strobe.

En soi, c’est un peu la réponse belge au Premier Jour du Reste de Ma Vie. Même volonté de déstructurer le récit (entre passé et futur), même idée de raconter le quotidien d’une famille, ici atypique (quatres frères, leur mère et le petits fils, narrateur), et même plongeon dans le passé puisque l’action se passe principalement dans les années 80′. Si la nostalgie est omniprésente dans cette présentation historique de la famille Strobe, on poursuit la revue de détails des petites histoires et accroches entre les frangins (les concours de beuverie, les courses cyclistes nus,..), leur amitié et fraternité, et la place du personnage principal, Gunther, dans cet environnement hautement dysfonctionnel, alcoolisée et fornicateur. Pourtant ce dernier tente de comprendre, et surtout d’apprendre, pour sortir de ce cadre. Non pas qu’il condamne les agissements de ses oncles et père, mais apparemment il veut aller au-delà.. Et toute l’idée du récit tient au fait qu’il finira écrivain, et racontera donc ses histoires de famille pour devenir célèbre. Une consécration bien loin de son village natal de Trouduc-Les-Oyes…

La Merditude… est avant tout un film typiquement belge, trempant son histoire dans un terroir d’humour noir et de sentiments fraternels qui consolident le récit autour de cette famille imparfite mais attachante. On aime les Strobe, quelque soit leur état, pour leur indéfectible sens familial et leur générosité d’âme. Même si au final cela peut quelquefois se retourner contre eux. En cela le film réserve la surprise de ne foncer ouvertement dans un humour grossier, mais rajoute une couche d’amour sur cette galerie de phénomènes pour mieux les apprivoiser. Comme quoi on peut faire les pires bêtises, même adulte, et conserver ses proches autour de soi. La Merditude fait le constat d’une génération à une autre des erreurs à ne pas commettre, sans pour autant juger. Un film familial en soi, avec un peu plus de belges dedans.

3.5 / 5