Knock knock

Mais où est passé Eli Roth ? Pas très loin, mais pas très actif depuis HOSTEL II en 2007. Et pourtant, ironie du calendrier, l’enfant chéri du genre américain sort deux bobines cette année, le sanguinolent THE GREEN INFERNO (on y reviendra) et le plus accessible KNOCK KNOCK avec Keanu Reeves (l’acteur qui ne vieillit pas).

Dans ce film plutôt bon enfant, Keanu est un gentil père de famille qui va très bien, jusqu’à accueillir deux jeunes demoiselles un soir d’orages, et succomber à leurs charmes. Les deux jeunes nymphes malgré leurs apparences (fort avenantes) n’ont rien de bien sages, et vont faire subir à Keanu une série de sévices choisis pour lui faire regretter d’avoir franchi la frontière de l’interdit. Alors attention, KNOCK KNOCK reste relativement soft, et s’amusera surtout à jouer avec les attentes des spectateurs, avec le minimum nécessaire de confrontations plus ou moins sanglantes entre les parties (oups) en présence.

Comprenez, Roth a sa formule : placer une figure classique (les étudiants d’HOSTEL, le père ici) face à un interdit (le bordel européen, une relation extra conjugale même d’un soir), et le voir en subir les conséquences (torture flick, vengeance..) qu’il choisit forcément disproportionnées (pour le spectacle, on va dire). C’est drôle sur la première moitié, voir un peu retors ce qui fonctionne.

Mais ça s’effondre ensuite rapidement, d’une part car on a compris le concept, et d’autre part car la morale finale nous semble clairement puritaine, nous indiquant de ne pas franchir les limites de l’interdit (il est gentil Eli, mais la pomme je la croque quand je veux). Cette volonté d’imposer, plus ou moins directement, une morale même cynique à son histoire nuit à la bonne humeur et l’hémoglobine présente. A surveiller pour la prochaine fois.

2.5 / 5
À lire aussi ⬇️

Devenez contributeurs/rices. 👊

Rejoignez un magazine libre et respecté. Depuis 2004, Onlike recense pas moins de 46 contributeurs indépendants dans ses colonnes,

en savoir plus
NEXT ⬇️ show must go on