John Carter

On parle de désastre intégral, de catastrophe cinématographique… Chaque année on ne fait pas assez le bilan de ces monstres échoués aux portes du succès. PRINCE OF PERSIA, COWBOYS & ALIENS pour rester dans la même catégorie n’ont pas régalé leurs producteurs. Du moins par selon les attentes. Et ce ne sera pas JOHN CARTER, presque film forcé, qui remontera la pente.

Soyons honnêtes, JOHN CARTER n’est pas le four annoncé. Juste une erreur de compréhension. Dans un marketing de plus en plus ciblé, stéréotypé, on peut encore se rater. Adaptation très attendue, pour un des premiers héros créés au XXe siècle, JOHN CARTER se voit récupérer par Disney et un réalisateur de dessin animé, Andrew Stanton. Le monsieur, venant de Pixar, laissait espérer un imaginaire du diable et un sens du rythme sans faille. Son comparse Brad Bird nous offrant un MISSION : IMPOSSIBLE 4 survitaminé, finissait de nous conquérir, ainsi que quelques trailers énergiques et très visuels. Manque de chance, si le film se révèle magnifique (sauf insertion de la 3D, qui assombrit inutilement l’image), l’ensemble ne tient que peu la route. Disney a apparemment souhaité en faire un grand film pour enfants, bons sentiments et développement zéro des personnages à la clé. Un film pour pré-ado où on ne voit pas l’action (les coups portés sont largement hors caméras, le sang bleu…), où l’absence d’enjeux et de rebondissements valables anéantissent toute dramaturgie.

Film pop-corn survendu, JOHN CARTER dépayse mais ne convainc pas. On s’ennuie ferme face au défilement convenu des images, à des successions de scènes sans empathie réelle, pour un héros aussi perdu que nous. Dans tout ça, le défilé de seconds rôles (Dafoe, Haden Church, Strong, Hinds, West, Purefoy, Cranston… pour vous mesdemoiselles! ou messieurs!) ne sait trop où donner de la tête. Les quelques tentatives d’humour (avec le chien E.T. ou Purefoy) résonnent donc de manière assez grotesques. On termine le film avec difficulté, expédiant les derniers plans entrevus dans la bande annonce principale, avec quelques grandes scènes supposées, en réalité rapidement expédiées après avoir tourné en rond pendant 90 minutes. Un naufrage donc pour quiconque attendait un nouveau grand film de science fiction. Par contre pour présenter à vos enfants des effets visuels sympathiques (hormis quelques affreuses incrustations – mais il semble qu’en ce moment ce soit la norme), il y aura quelques bons panoramas.

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