Dear White People

Premier film d’un ancien étudiant noir dans une université de blancs, Dear White People s’inspire de la vie de son auteur. Prix du Jury au dernier festival de Sundance, le film est une comédie bavarde et cérébrale qui séduit beaucoup par sa forme et son intelligence.

Sam, la métisse, anime une émission de radio intitulée Dear White People où elle balance quelques phrases choc sur le racisme qui règne dans le campus de la fac. Troy, le black branché, se prépare pour l’élection du chef de résidence voire même de chef du campus alors qu’il sort avec la fille blanche du président de l’Université. Coco, noire aux yeux bleus et cheveux lissés, anime un vlog et désire plus que tout être célèbre. Quant à Lionel, le black gay et touffu, il cherche sa place au milieu de tout ce ramdam. On va suivre ces quatre étudiants dans une prestigieuse université de blancs.

Image soignée, musique classique à contre-courant, personnages et lieux illustrés par des encadrés visuels, chapitrages incisifs… L’esthétique du film est pop et donne tout de suite envie de s’intéresser aux personnages bien moins manichéens qu’ils ne paraissent.

On est dans une comédie qui rit jaune. L’histoire qui nous est contée est proprement tragique et inspirée de la réalité comme le montre les images de sa fin. Mais la caméra ne juge pas, elle espionne parfois comme pour comprendre les intentions et les desirs des protagonistes tous assez complexes pour être passionnants.

Son auteur évite les clichés mais pas quelques longueurs. Heureusement il nous parle aussi de la construction d’une identité et voit son propos servi par une pléiade d’acteurs irréprochables.

Qu’il fait bon voir une esthétique audacieuse au service d’une histoire classique et parfaitement modernisée. Le film explique avec finesse que finalement rien n’est jamais tout noir ou tout blanc.

4 / 5