La Danza de la realidad

Festival de Cannes 2013 – La Quinzaine des réalisateurs

La Danza de la realidad est le septième film d’Alejandro Jodorowsky, cinéaste chilien âgé de 84 ans, après 23 ans de silence cinématographique. Malgré son âge avancé, il livre un film débordant de vie, un récit initiatique à tendance autobiographique.

A Tocopilla, on suit le jeune Alejandro dans une aventure incroyable. Face à une éducation très stricte, dans une famille déracinée, il doit devenir un homme, entouré de personnages loufoques. A travers ses yeux, on découvre aussi son père et son parcours en trois R : rigueur, rédemption, réconciliation.

Alejandro Jodorowsky est le narrateur du film. Il apparaît en voix off et parfois de façon quasiment mystique en déclamant de belles phrases : « M’étant séparé de mon moi illusoire, j’ai cherché désespérément un sentier et un sens pour la vie ». Et l’on ressent toute la vie du cinéaste, son mouvement surréaliste, ses études de psychologie, son goût pour les happenings… Il illustre son enfance de tout ce qui la nourrit pour nous livrer un poème punk emprunt d’onirisme et de trash (la golden shower pourrait choquer les âmes sensibles).

La mère est chanteuse lyrique, elle chante tout son texte. A mon sens c’est la meilleure idée du film. Elle est ainsi l’incarnation de la douceur, du réconfort, de la guérison. Parallèlement, il met en scène des estropiés, des vagabonds, des naines, des vieilles femmes… Ces créatures, pour le jeune Alejandro, sont un moyen de se construire, de grandir et d’aimer même les êtres les plus surprenants.

La musique, les costumes, les acteurs, le réalisateur, toute la famille Jodorowsky travaille ensemble dans ce beau projet. Mais sans les internautes et sans twitter, le projet n’aurait pas été ce qu’il est devenu. Financé par un crowfunding et conseillé par ses followers, le réalisateur nous fait son meilleur tour de psychomagie.

Avec un poème punk, Alejandro Jodorowsky revient pour secouer notre âme. Les larmes, le rire, une immense empathie pour des personnages surréalistes et l’histoire folle d’un jeune garçon qui devient un homme.

4.5 / 5
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