La chambre bleue

Revoir Almaric sur grand écran peut s’apprécier de façon multiple. Auteur, réalisateur (l’excellente TOURNEE déjà passée par Cannes) et acteur (vu l’an passé dans JIMMY P. et LA VENUS A LA FOURRURE de Polanski), le voici de retour aux commandes d’un projet 100% lui, à la fois devant et derrière la caméra pour une adaptation d’un roman de George Simenon.

Et il s’amuse. Mathieu Amalric a visiblement besoin de s’amuser, tant il joue avec la liberté de faire un « petit » film. Moins d’une heure vingt minutes, quelques décors et comédiens. Sa CHAMBRE BLEUE n’a rien d’impossible dans sa conception mais son réalisateur maîtrise tout. Cadre resserré au 4/3, décors et costumes dans la même teinte (bleue) en continu, attention des positions et des placements. Et dans les limites qu’il s’est fixé, Amalric excelle. Direction d’acteurs, histoires à rebondissements (dès qu’on ouvre le tiroir à secret d’une famille, trois autres se découvrent) et montage alternant les époques de l’histoire sont au-rendez.

Dans le marasme des films de plus de 2h30, LA CHAMBRE BLEUE (1h16 au final) est un polar honnête qui rappelle qu’il ne faut pas toujours avoir de grandes ambitions. En lieu et place, Amalric déroule son analyse fine et un casting tout en retenu pour raconter son histoire d’adultère. Rendant grâce à ce fait divers devenant sur l’écran une histoire d’amour tragique, il livre ici un des films à ne pas rater au cinéma en ce moment.

4 / 5
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