Blanche-Neige et le Chasseur

Il y a des effets de mode qui donnent naissance à de bien étranges gémellités. Comprenez pour le cinéma, des films jumeaux, aux thématiques identiques et aux dates de sortie similaires. Guerre commerciale ou hasard artistique, peu importe : en 2011 nous avions eu deux GUERRE DES BOUTONS, en 2012 vous aurez deux BLANCHE-NEIGE (avec ou sans option du chasseur). La fantasy et les contes de fées sont effectivement très à la mode, et on vu fleurir ces dernières années des ersatz plus ou moins réussis d’ALICE AU PAYS DES MERVEILLES, OZ (à venir, par Sam Raimi), et donc BLANCHE-NEIGE.

Et pour convaincre face à la concurrence, il faut des arguments. Nous retrouvons ici un sujet bien préparé puisqu’en stars de cette version de la pomme et du péché (basiquement), nous avons Kristen Stewart (TWILIGHT) et Chris « Tu L’Aimes Bien Ma Grosse Voix » Hemsworth (THOR, AVENGERS). Et pour les chaperonner, la classieuse et talentueuse Charlize Theron, visiblement très inspirée et immédiatement sublime en belle-mère castratrice. Difficile pour le reste du casting, qui pourtant ne démérite pas, d’exister face à elle. Avec un réalisateur très clipesque à la barre, ce BLANCHE-NEIGE est une revisitation noire et pessimiste du conte originel, où une jeune princesse voit son royaume voler en éclats au remariage de son roi de père, et poussée à fuire croque la pomme qui la plonge dans un grand sommeil. Jusqu’à l’arrivée d’un beau Prince… ou d’un chasseur déprimé.

Oui, rien n’est très optimiste ici. Dans un formidable jeu de course-poursuite, BLANCHE-NEIGE ET LE CHASSEUR nous pousse dans différents décors pour suivre les altercations entre la belle princesse, son guide (le chasseur), le passage dans une sombre forêt (visuellement percutant et très riche en idée), la rencontre avec les 7 Nains, etc… Malheureusement cette ouverture, censée lancer la suite, couvre 80% du film, ne laissant que quinze petites minutes à un final mal négocié pour un combat sans envergure. On sent l’envie d’aller vers un film à franchise, mais sans le gérer intelligemment. Ainsi les grands moments du film sont noyés dans la masse, et le suspense ramené au strict minimum. Ce qui compte ici, c’est d’ouvrir au spectateur un monde très riche (et visuellement très réussi), avec des acteurs solides (et une Charlize impériale) pour une suite, forcément plus rythmée. Vu le potentiel, c’est presque dommage de s’arrêter là… Ou d’avoir terminé de façon si classique.

NB : Casting deluxe aux nains, dont les noms auraient suffis à faire un autre film : Ian McShane, Bob Hoskins, Ray Winstone, Nick Frost, Eddie Marsan, Toby Jones, Brian Gleeson. Malheureusement sous exploités, leurs quelques scènes suffisent à fournir la dose minimum d’humour et d’aventures du film.

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