Big Bad Wolves

Point de loup-garou ici mais des hommes blessés dans ce second long métrage de vengeance, tendu et violent, s’enroulant dans un linceul noir et dessinant les contours d’un drame humain, redevable aux pionniers du cinéma d’horreur israélien, confirmant les promesses de leur précédent Rabies (2010).

Tabassé par la police afin de lui soutirer des aveux, Dror, un jeune enseignant religieux, est finalement relâché. La police continue de traquer un tueur en série qui s’attaque à de jeunes filles. Seul Miki, un flic renvoyé pour son erreur, persuadé de la culpabilité du premier suspect, continue à le suivre et découvre que Dror est également la cible de Gidi, le père de la dernière victime du tueur, bien décidé à faire justice lui-même…

Astucieux mélange de conte, de thriller, de comédie noire et de parabole sociétale, Big Bad Wolves est l’une des bonnes surprises de ce début d’été.Deux points forts sont notables : l’humour noir qui désamorce vraiment certaines scènes insoutenables et l’inspiration du cinéma coréen qui produit parmi les meilleurs thrillers de ces vingt dernières années. Pas étonnant donc que le film se retrouve en sélection à l’Etrange Festival et au Festival du film policier de Beaune, deux références en matière de films de genre.

Lior Ashkenazi, acteur populaire du cinéma israélien, campe Miki. Sa présence dans le film montre bien l’ambition du métrage à brasser plus large que Rabies. Le sujet est plus poignant, le traitement plus précis.

Efficace film d’horreur ou parabole de la société israélienne (angoissée et vengeresse), à vous de choisir la façon dont vous voudrez regarder Big Bad Wolves, l’un des meilleurs films que Quentin Tarantino ait vu l’année dernière.

3 / 5