Avatar

L’histoire du Cinéma se trouve ponctuée d’étapes importantes comme autant de changements d’ère : du muet à la parole, du noir et blanc à la couleur, de la pellicule au numérique, de la 2D à la 3D. Cette dernière étape restera à jamais marquée par Avatar de James Cameron. Un film, une aventure, un chef-d’oeuvre qui doit autant à sa technologie qu’à la grandeur de son univers et de ses décors (et des effets spéciaux qui vont avec bien sûr).

Ok, Avatar vous en met plein les yeux dès le départ. Et ça ne s’arrête plus pendant les 2h50 de cette fresque même quand vos yeux se sont habitués à la magie de la profondeur de champ offerte par la 3D relief. A la différence d’un film « simplement spectaculaire », Avatar a tout pour lui, jusque dans son scénario. Il renvoie ainsi le 2012 d’Emmerich (dernière référence en termes de « whouaaah visuels ») à du bricolage en pâte à modeler dénué d’histoire. A l’inverse, James Cameron a développé pour la planète Pandora tout un langage et une culture incroyablement précis donc crédibles et même passionnants.

C’est donc sur Pandora que se déroule l’aventure, en 2154, une planète qui regorge dans son sous-sol d’un minerai très précieux convoité par les humains. Problème : au-dessus de ce minerai se situe un village et un peuple, les Na’vi, qu’il faudrait déplacer pour exploiter le sol. Afin d’en savoir plus sur les Na’vi, les humains développent un projet « Avatar », où l’on transfère la conscience de personnes dans des corps autochtones pour se fondre dans leur culture. Le projet Avatar suscite un double intérêt : d’un côté les scientifiques qui y voient une étude anthropologique, de l’autre les militaires qui veulent que les avatars soient des espions qui rapportent des informations sur les Na’vi. Au cœur de ces préoccupations : Jake Sully (Sam Worthington, brillant), ancien marine paraplégique mais surtout le premier avatar à s’être complètement intégré dans la tribu des Na’vi. Il est initié aux usages par Neytiri, la fille d’Eytukan (le chef) et de Moat, tandis qu’il suscite la méfiance Tsu’tey, jeune chasseur ambitieux. Du côté des humains, Cameron retrouve l’excellente Sigourney Weaver (avec un sympathique clin d’oeil à leur première collaboration dans Alien 2 – Aliens) en scientifique et l’oppose au colonel bodybuildé Miles Quaritch (Stephen Lang). Entre les deux, l’administrateur Parker Selfridge (Giovanni Ribisi) doit arbitrer.

Il serait erroné de croire qu’Avatar est un film pour enfants. Les scènes d’actions sont assez nombreuses, les créatures de Pandora sont parfois féroces et peu attirantes. D’un autre côté, la Nature qui est présentée dans le film est tout simplement magnifique, magique, émerveillant aussi bien petits et grands. Autant d’inventivité dans la faune et la flore pour un seul film, c’est du jamais-vu et c’est grandiose.

En sortant d’Avatar en 3D il y a ce sentiment, l’impression que le Cinéma ne sera plus jamais pareil. Comme quelque chose qui vient d’être accompli et qui repousse des limites, nous faisant entrer dans une nouvelle ère, un moment historique dans la vie de tout cinéphile. On ne peut que remercier James Cameron pour cela (et je pense que les remerciements — ou plutôt les récompenses — seront nombreux) car c’est finalement tout l’univers des loisirs visuels (télévision, DVD et Blu-Ray…) qui s’en trouve chamboulé et propulsé encore après la HD. L’œuvre est gigantesque, mais Avatar n’est qu’un début. On n’a pas fini d’avoir les yeux qui piquent…

P.S : votez pour Avatar et tout simplement pour vos meilleurs films de l’année aux Onlike Awards 2009.

5 / 5