Bilan et Palmarès de L’Etrange Festival édition 2016

La 22ème édition de l’Etrange Festival s’est terminée dimanche 18 septembre et a récompensé trois longs métrages que j’ai pu voir. Sur tous les films proposés, j’en ai vus 14. C’est un peu moins que l’année dernière (20 films vus) mais j’ai une excellente excuse de moins de trois mois qui m’occupe beaucoup ces temps-ci. Voici mon avis sur chacun de films vus et la note attribuée pour notre participation au vote du public de la compétition internationale :

GIRL ASLEEP (9/10) : l’un de mes coups de cœur du festival, cette comédie fantastique raconte avec fantaisie et justesse le passage à l’âge adulte d’une jeune fille et ses difficultés. On rit beaucoup et malgré une forte influence de Wes Anderson, je suis tombée en émoi devant sa mise en scène qui a su me surprendre.

AU-DESSUS DES LOIS (7/10) : comédie policière un poil trash, le film revisite le buddy movie avec décontraction, alcool et hémoglobine. Le duo d’acteurs principaux formé par Michael Pena et Alexander Skarsgard, est impeccable. Seul bémol dans le casting, Théo James aka Four dans Divergente, qui n’a pas le charisme requis pour jouer les méchants ici. C’était une projection sympathique.

POESIE SANS FIN (8/10) : la suite de La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky manquait de surprise pour atteindre la perfection. Néanmoins, elle s’en approche et prodigue la dose nécessaire de nostalgie, de folie et de vie dont nous avons tous besoin. C’est un régal « qui soigne l’âme » comme le décrit son auteur. Vivement la suite !

THE LURE (7/10) : un étonnant mélange entre La Petite Sirène, une comédie musicale et un film de vampire. Mais le tout fonctionne rudement bien, les numéros musicaux sont géniaux et le film fourmille de surprises. Remarqué au dernier festival de Sundance, ce premier film d’une polonaise était l’un de ceux à ne pas manquer. Seul bémol, ça tire un peu trop en longueur.

JEEG ROBOT (7/10) : ou quand le film de super-héros devient enthousiasmant. C’est sans esbroufe qu’il respecte les codes du film de super-héros mais non sans humour. Ce qui frappe ici c’est le réel, on y croit vraiment et ça change tout. Mention spéciale pour le méchant que j’ai adoré voir chanter !

HEADSHOT (7/10) : retour des Mo Brothers, duo de réalisateurs indonésiens spécialistes du film de genre. Ici c’est à l’action qu’ils s’attaquent, avec au casting Iko Uwais, héros génial du dyptique The Raid. Pour être tout à fait honnête, on se fout de l’histoire, des émotions (peu crédibles), car ce qui compte c’est l’action et les combats, excitants !

THE BODYGUARD (4/10) : contrairement au film précédent, celui-là est drôle jusque dans l’action, mais je ne suis pas certaine que ce soit voulu. C’est un peu trop What The Fuck pour faire de l’effet.

ANTIPORNO (6/10) : Sono Sion (réalisateur du génial Why Don’t You Play In Hell, entre autres) a quelque chose à dire, a plein d’idées pour le dire, mais a oublié de donner envie au spectateur de suivre son propos. Le film est beau, nous fait réfléchir sur la condition féminine mais manque cruellement d’enjeux.

TRANSFIGURATION (5/10) : vu par MgCinema lors de sa présentation dans la sélection Un Certain Regard du dernier Festival de Cannes.

PSYCHO RAMAN 2.0 (5/10) : vu lors de la reprise de la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes, le film m’avait déçu. J’avais adoré Ugly, film du même réalisateur (Anurag Kashyap), découvert lors d’une précédente édition de l’Etrange Festival, et celui-là n’était pas à la hauteur, trop long et pas assez captivant. Il m’a manqué une certaine dose de suspense malgré une certaine audace dans la forme.

Hors compétition, nous avons vu :

GRAVE : vu lors de la reprise de la Semaine de la Critique du Festival de Cannes, ce fut un vrai choc – pas au point de s’évanouir comme certains spectateurs du TIFF (Toronto International Film Festival). Entre teen movie à tendance comédie et film de cannibale, ce premier long-métrage propose quelque chose de nouveau dans le paysage cinématographique français. Il aborde des thématiques très fortes (l’adolescence, la transmission, l’oralité, la fratrie…) dans une forme étonnante donnant parfois des hauts-le-cœur, parfois des éclats de rire. Perturbant mais exquis.

PATCHWORK : comédie gore très réussie qui ne renie pas sa parentalité avec Sam Raimi. Beaucoup de bonnes idées de mise en scène et un final que je n’avais pas vu venir. Plaisant.

UNDER THE SHADOW : gros coup de coeur. Film de fantôme iranien surprenant et glaçant, mettant en scène une mère et sa fille dans un immeuble envoûté. C’est malin, flippant et en plus cela nous parle aussi de l’Iran, cette contrée lointaine que l’on connaît finalement si peu.

WHEN GEEK MEETS SERIAL KILLER : séance bâillement du festival. Adapté d’une bande dessinée culte, le film part d’une idée sympathique mais n’est pas abouti à mon sens. Le début était prometteur mais ça ne tient pas sur la longueur.

ATTACK OF THE LEDERHOSENZOMBIES : sorte de Shaun of The Dead autrichien très cheap, un peu rigolo au début mais au final pas très convaincant.

HIME-ANOLE : la pire séance de ce festival. Ça commence comme une comédie romantique japonaise (c’est niais) et ça se transforme en règlement de compte sanglant, malheureusement au bout d’une heure de film. On est déjà lassé par l’atroce romcom.

DETOUR : autre grand coup de coeur. Des cadres superbes, des acteurs impeccables, des surprises scénaristiques, un montage galvanisant, bref un très bon film qui nous balade avec beaucoup de plaisir !

Trois films figurent au palmarès de cette édition : Jeeg Robot (sortie prévue en 2017) et Headshot (sans date de sortie pour l’instant) pour le Grand Prix Nouveau Genre et Poésie sans fin (sortie prévue le 5/10/2016) pour le Prix du public.

Mon top du festival est :

  1. Grave (sortie prévue en mars 2017)
  2. Girl Asleep
  3. Détour (sortie possible début 2017)
  4. Under The Shadow
  5. The Lure

Vivement l’année prochaine toujours plus de surprises et d’étrangetés !